Que voir et que faire à Prague ?

Prague, une ville que j’espérais découvrir depuis longtemps, avec son architecture, son histoire et son ambiance animée. C’est donc naturellement que nous avons organisé ce voyage avec des amis, sur une petite semaine. Nous avons passé 5 jours à Prague même, ainsi qu’une journée en excursion à Kutna Hora, en Mars 2018. Superbe séjour, de très bons souvenirs, une fête de la Saint-Patrick mémorable et nous avons même eu la chance de découvrir la ville sous la neige ! Voici un condensé exhaustif de ce que nous avons visité, présenté de manière plus ou moins chronologique, pour vous inspirer lors d’un prochain séjour…


La vieille ville – du pont Charles à la place de l’horloge

On commence par l’incontournable Pont Charles. Préférez découvrir ce pont mythique en dehors des heures d’affluence (c’est à dire en pleine nuit et par moins 10°C), car sinon vous ne verrez qu’une nuée de têtes… Il offre également de jolies vues sur la vieille ville, le château de Prague et la rivière Vltava, un peu noire et boueuse en ce mois de Mars. Il est flanqué de deux grosses tours à ces extrémités et 30 statues religieuses s’alignent le long des parapets du pont. Lors de notre visite une partie des statues était encore noire de pollution mais elle était en cours de nettoyage.

Ce pont médiéval, enjambant la Vltava, relie la Vieille Ville au quartier de Malà Strana et au château. Il fut précédé par plusieurs ponts : le premier en bois détruit par la grande crue de la Vltava en 1157, le deuxième, nommé pont Judith, en pierres mais lui aussi détruit par les crues. Au 14e siècle, Charles IV ordonna la construction d’un nouveau pont et il fallut attendre 1870 pour qu’il soit rebaptisé Pont Charles. De nombreuses fois endommagé, par les crues ou des combats, le Pont Charles est un des symboles de Prague.

La vieille ville est l’ancien quartier bourgeois et commerçant de Prague, où l’architecture des palais renaissance se mêle aux églises baroques, et où des boutiques de luxe côtoient des tavernes authentiques. Un quartier animé, symbole de la culture également avec ses salles de théâtres et de concert. Il n’est pas rare de se faire alpaguer dans la rue pour un concert de musique classique ou autre…

Le quartier de Staré Město (Vieille-ville) est l’un des plus anciens de la ville et le premier à s’être développé sur la rive droite de la Vltava. Diversifié, on y trouve au 13e siècle un marché, une enclave réservée aux marchands étrangers et un ghetto regroupant la communauté juive de la ville, Josefov. Au 14e siècle, Charles IV y construit la première université d’Europe centrale.

L’ancienne voie royale conduit du Pont Charles et du Clementinum (que nous réservons pour une visite spéciale) à la tour Poudrière et à la Maison Municipale par la rue commerçante Celetnà. Artère principale, on y découvre palais, tours et places magnifiques, avec de multiples ruelles où s’aventurer.

Au cœur de ce quartier, il ne faut pas manquer la place de la vieille-ville, Staroměstské nám, bordée de belles maisons historiques, de deux églises, de l’Hôtel de ville et la tour avec sa célèbre Horloge Astronomique (en travaux lors de notre passage…).


Le Clémentinum – La bibliothèque baroque et la tour astronomique

Le complexe du Clémentinum a été fondé par les Jésuites. C’est au 16e siècle que leur communauté à Prague s’agrandie, sur invitation de l’empereur Ferdinand 1er et avec pour mission de re-catholiser une population à dominante protestante. En 1653, l’université de Prague fusionne avec le Clémentinum et les jésuites contrôlent l’enseignement.

Aujourd’hui, le Clémentinum est un magnifique complexe architectural s’étendant sur 2 hectares et comprenant églises, chapelles, cours, un observatoire, la bibliothèque nationale ainsi que la bibliothèque baroque et sa tour astronomique (ces deux dernières accessibles uniquement en visite guidée).

La visite de la bibliothèque baroque s’avère frustrante pour nous car son accès est interdit, on la contemple simplement derrière une vitre et de plus les photos sont interdites. Elle reste néanmoins magnifique, restée intacte depuis le 18e siècle, avec ces fresques peintes au plafond par Jan Hiebl et ces centaines de livres philosophiques et théologiques remarquables. Dans l’allée centrale est exposée une superbe collection de globes géographiques et astronomiques.

On peut également y découvrir la reproduction du manuscrit de Vyšehrad, un livre d’évangiles abordant les premiers couronnements de l’état Tchèque. Ce codex fut écrit à l’occasion du sacre du roi tchèque Vratislav Ier et remis au roi Vratislav II en 1085 en l’honneur de son couronnement. Il est considéré de fait comme un joyaux de la couronne du royaume de Bohème.

La tour astronomique, haute de 52 mètres, présente l’intérêt d’offrir une très jolie vue sur la ville et notamment sur le quartier de Staré Město (Vieille-ville) où sont concentrés la majorité des cent clochers de Prague. Cette tour fut construite en 1722 et devint un important observatoire astronomique et météorologique. De nombreux instruments sont exposés. Au deuxième étage de la tour se trouve une pièce unique : la salle du méridien, permettant de connaitre et d’annoncer l’heure de midi aux habitants. Il s’agit d’une pièce sans fenêtres, avec seulement une fente dans le mur laissant passer le rayon du soleil. Lorsque celui touche une ficelle tendue au sol, il est midi !

→ Informations pratiques :

Site internet  /  300Kč (11,80€) pour la bibliothèque baroque, la tour astronomique et la salle du méridien  /  ouvert tous les jours de 10h à 17h (variable en fonction de la période) / Accès : Karlova 1, Prague 1 – juste après le Pont Charles, côté vieille ville.


La nouvelle ville – par le quai Mazaryk

Le quartier de la Nouvelle Ville, Nové Město, date en fait du 14e siècle et s’articule autour de la place Venceslas, qui ressemble plus à une grande avenue. A l’origine marché aux chevaux en 1348 fondée par Charles IV, cette place fut le lieu de plusieurs évènements marquants de l’histoire Tchèque, dont le plus significatif fut la manifestation contre la violence policière en 1989 qui conduisit à la Révolution de Velours et la chute du communisme.

Aujourd’hui, c’est un centre de commerce et d’animation principal de la ville, bordé de bâtiments d’époques diverses dont certains font penser à Gotham City. On y trouve également plusieurs musées dont le Musée National, le Musée du Communisme et le Musée Mucha, la raison de notre venue dans ce quartier.

Pour une simple balade, nous avons préféré opter pour la rive du quai Mazaryk, à la périphérie de ce quartier, depuis le majestueux Théâtre National néo-Renaissance jusqu’à la Maison dansante. Le Théâtre national incarne le symbole de la renaissance de la culture Tchèque. Il fut financé par une souscription nationale à laquelle participèrent la plupart des tchèques, même les plus modestes, avec le projet de créer un théâtre tchèque indépendant. Après un incendie accidentel qui ravagea le bâtiment seulement neuf jours après son inauguration en 1881, il fut restauré grâce à une collecte de fonds.

Un peu plus loin, l’île Slave s’accroche par un petit pont piéton au quai Mazaryck. Joli coin de détente avec son petit kiosque et son parc, qui offre de jolies vues sur ville et le château. On y trouve également le palais Žofín dans lequel sont donnés des bals et des concerts. Sur le quai, les façades des immeubles sont impressionnantes, pleines d’ornementations. Notre balade se terminera à la Maison qui danse, un étrange immeuble de bureaux postmoderne avec des tours qui s’enlacent et des façades déformées.


Le musée Mucha

Alfons Mucha (1860 – 1939) est un des plus célèbres artistes du mouvement Art Nouveau, connu en France puisqu’il a passé une partie de sa vie à Paris et a réalisé les magnifiques affiches pour Sarah Bernhardt dans les années 1900. Comme nous avions une grande fan de Mucha dans le groupe, c’est sans hésitation que nous avons visité le musée.

Né dans la région de Moravie en République-Tchèque, Alfons Mucha est un affichiste, illustrateur, graphiste, peintre et professeur d’art. L’exposition de ce musée retrace les différentes facettes de son œuvre, des célèbres affiches parisiennes qui lancèrent sa carrière, à son retour à Prague, à la réalisation des peintures « L’Epopée Slave ». L’exposition présente ainsi affiches, peintures à l’huile, dessins et pastels, photographies et souvenirs personnels de l’artiste. Un film documentaire clôture l’exposition sur la vie et l’œuvre d’Alfons Mucha.

Les panneaux décoratifs de Mucha sont très célèbres, inspirés par la nature et organisés en cycles. On en trouve donc sur plusieurs thèmes : « les Arts » (La Danse – 1898, La Peinture – 1898, La Poésie – 1898, La Musique – 1898), « les Heures de la Journée » (Eveil du matin – 1899, Eclat du jour – 1899, Rêverie du soir – 1899, Repos de la nuit – 1899), « les Fleurs » (L’Œillet – 1898, Le Lys – 1898, La Rose – 1898, L’Iris – 1898).

Les affiches parisiennes de Mucha réalisées dans les années 1900 sont les œuvres qui l’ont fait connaitre dans le monde entier. Celles réalisées pour la célèbre actrice Sarah Bernhardt sont également les plus nombreuses et les plus connues. Il réalise ensuite de nouvelles affiches tchèques beaucoup plus engagées, après son retour à Prague, afin d’exprimer ses idéaux à travers la promotion de l’art ; le folklore et l’identité du peuple tchèque sont ses nouveaux thèmes de prédilection.

→ Informations pratiques :

Site internet  /  280Kč (12€) pour l’entrée plein tarif  /  ouvert du tous les jours de 10h à 18h / Accès : Kaunický palác, Panská 7, 110 00 Prague 1.


Le château de Prague

La visite du château de Prague est un incontournable pour celui qui souhaite se plonger dans l’Histoire de la ville de Prague. Fondé par le prince Bořivoj vers 880, sa situation stratégique a fait de cette forteresse le centre du territoire et le lieu de résidence des rois de Bohème. D’une superficie de 7 hectares, le château de Prague est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, tout comme le centre-ville. Beaucoup plus qu’un simple château fortifié, il est composé de plusieurs palais et d’édifices ecclésiastiques, reliés entre eux par des places et des ruelles, d’époques et de styles architecturaux variés, depuis le style roman du 10e siècle aux modifications gothiques du 14e siècle, ainsi que de grands jardins adossés à la colline, accessible seulement pendant la saison estivale.

Etant donné l’étendue du complexe du château de Prague, prévoyez une journée à une journée et demie minimum pour visiter l’ensemble des bâtiments historiques (les billets sont valables deux jours). De plus, il y a énormément de monde, préférez visiter certains monuments tôt le matin et évitez les week-ends.

En commençant par le parvis de la place Hradschin, on entre dans le château par la cour principale dont le portail, gardé par des gardes, est surmonté par les célèbres statues de combats des géants, puis on traverse la deuxième cour avec sa fontaine baroque avant d’atteindre la troisième cour où trône l’imposante Cathédrale St Guy. Lieu de couronnement des rois de Bohème, abritant la tombe de Venceslas IV et les Joyaux de la Couronne, il s’agit de la cathédrale la plus importante de Prague. Il y a aussi énormément de monde ! Ne manquez pas le beau vitrail réalisé par Mucha et le panneau en bois représentant la ville de Prague médiévale.

La visite de l’ancien palais royal ne nous marque pas plus que ça, encore une fois beaucoup de monde et pour le coup peu d’explications dans ces grandes salles vides. Il fut crée au 9e siècle et était à l’origine en bois. Seule la grande salle voûtée Vladislav vaut le détour. En revanche, ne manquez absolument pas l’exposition permanente de « l’Histoire du Château de Prague » située au sous-sol, dans les salles voûtées gothique du palais. Organisée de manière chronologique, cette exposition retrace l’histoire de Prague, de l’Etat Tchèque, des évènements clés et du développement du château, à travers divers objets archéologiques, manuscrits, armes, mobilier, vêtements…

La basilique Saint-Georges, située juste derrière la cathédrale, contraste par sa sobriété. Malgré les nombreux remaniements qu’elle a subi, notamment sa façade baroque rouge détonante, c’est un des plus bels édifices roman encore debout en République-Tchèque. Le chœur, avec son double escalier baroque est magnifique et la basilique accueille les tombes des membres de la dynastie Přemyslides, dont le prince Vratislav, père de saint Venceslas.

En poursuivant vers l’extrémité Est du château se trouve la Ruelle d’Or, un des derniers vestiges architecturales des maisons à pans de bois qui existaient au sein de la cour basse du château. Crée après la construction du rempart Nord, la ruelle d’Or abritait artisans, serviteurs et gardes du château et fut habitée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Accolée à la prison, elle avait mauvaise réputation et était soi-disant malfamée ; aujourd’hui on y trouve des boutiques et des mises en scènes de ce que la vie à l’époque aurait pu être.

Enfin, le palais Lobkowicz présente une collection de peintures, d’armes et d’instruments de musique de cette famille. Nous avons surtout apprécié la vue sur Prague depuis les nombreuses fenêtres de ce palais baroque. En effet, les points de vue ne manquent pas puisque le château est situé sur une colline surplombant le quartier de Malà Strana : l’entrée Est par la Tour Noire ou les escaliers Sud du château offrent de beaux points de vue sur Prague.

→ Informations pratiques :

Site internet  /   de 250Kč (10€) à 350Kč (14€) selon le forfait choisi, certains bâtiments ont leur propre droit d’entrée  /  ouvert du lundi au dimanche de 9h à 16h/17h pendant la saison d’hiver et de 9h à 17h/18h pendant la saison estivale (horaires variables en fonction des bâtiments) / Accès : 119 00 Praha 1- Hradčany (accès par la première cur du château).


Où manger à Prague ?

Toutes ces visites, cela ouvre l’appétit ! Voici quelques bonnes adresses où nous avons pu nous restaurer, découvrir des plats typiques ou tout simplement prendre une collation bien méritée ! Je ne vous fait pas la liste de tous les endroits où nous sommes allés, seulement ceux qui nous ont plu.

Une chose est sûr, le choix en restauration à Prague est vaste, du pivnice de quartier (bar) où l’on trouve des encas copieux et bon marché, à l’hospoda (auberge) proposant des plats cuisinés simples aux restaurants de tous types, du traditionnel au gastronomique. Dans le quartier de Malà Strana où nous logions, nous avons mangé deux fois au Baráčnická rychta, un restaurant traditionnel tchèque que je vous conseil : plats abordables, généreux, traditionnels, et en bonus des eaux-de-vie locales somptueuses ! Nous avons pu y découvrir ou re-découvrir tous les plats dont je vous parle ci-dessous.

La cuisine tchèque est une cuisine riche, généreuse et où la viande est prédominante. Il faut parfois chercher les légumes dans l’assiette, et la bière n’est jamais très loin pour faire glisser le tout. Les gros mangeurs ont pu s’essayer au demi (ou quart) canard rôti (pečená kachna), servi généralement avec des quenelles de pommes de terres et du chou rouge un peu sucré, au Malostransky Hostinec, également dans le quartier de Malà Strana.

Un autre plat traditionnel que l’on retrouve un peu partout est le svíčková, normalement un plat de fête, qu’une amie a mangé au U Staré Pošty, dans le quartier de la Nouvelle Ville. Il s’agit d’onglet de bœuf en sauce servi avec des quenelles de pain de la crème fouettée et de la confiture d’airelles. Au menu des découvertes étonnantes, on peut noter le nakládaný sýr, un camembert épicé et mariné dans l’huile, pas trop mal mais à petite dose…

Les tchèques sont de grands mangeurs de viande, d’ailleurs, il n’est pas rare que certains plats de viandes grillées n’aient pas d’accompagnements, comme les ribs de porc (pas vraiment traditionnels) ou les saucisses fumées à la bière (Klobása s pivním sýrem) avec sauce raifort et moutarde épicée, que nous avons pu manger au Kolkovna V Kolkovně, dans le quartier de la Vieille Ville.

Au niveau des douceurs sucrées, si il y a bien une pâtisserie qu’on ne peut manquer à Prague, c’est bien le trdelník. Son nom est imprononçable (et comme bon français à l’humour bien gras nous nous appellerons ça le « trou du cul » et ça nous fera bien rire), mais par chance la majorité des enseignes ne font que ça, vous n’aurez donc qu’à choisir le topping : nutella, crème fouettée, pommes cuites à la cannelle ou nature saupoudrée de sucre glace. Cette pâtisserie vient en réalité de Slovaquie mais les adresses à Prague sont tellement nombreuses qu’on ne peut s’empêcher d’y goûter. Attention, prévoir une digestion longue et difficile !


Le quartier de Malà Strana

On continue avec Malà Strana, un autre quartier historique de Prague, situé entre la colline de Petřín et le château, en bordure de la Vltava. Idéalement placé, très bien desservi par les transports et comptant de nombreux restaurants, cafés, bars et boutiques, cela fait de ce quartier le point de chute parfait pour un séjour à Prague. Nous avions trouvé un appartement magnifique, avec une immense pièce à vivre et une vue à 360 degrés sur les toits de la ville et le château en prime. Néanmoins, nous étions souvent de passage à Malà Strana et nous n’avons pas pris le temps de pousser les portes des innombrables églises et palais du quartier…

Malà Strana est un quartier qui séduit par son uniformité, avec ses palais baroques, ses maisons bourgeoises et ses églises bordant des rues pavées et de larges places. En effet, son architecture n’a quasiment pas bougé depuis le milieu du 18e siècle contrairement à d’autres quartiers de Prague, comme la Vieille ville ou la Nouvelle ville. En 1541, un important incendie va emporter la moitié du quartier, détruisant ainsi la plupart des bâtiments médiévaux. La reconstruction pendant la Renaissance va favoriser les bâtiments à destination de la noblesse et donc un nombre important de palais et jardins voient le jour.

L’axe principal du quartier est l’ancienne voie royale (traversant également la Vieille Ville), qui relie ici le Pont Charles au château en passant par les rues Mosteckà et Nerudova. On longe des maisons aux styles baroques et rococo dont les rez-de-chaussée sont pris d’assaut par de petits commerces de souvenirs en tout genre. La grande place de Malà Strana offre une grande bouffée d’air frais, malgré le fait qu’elle soit coupée en deux par l’église Saint-Nicolas. Plusieurs lignes de tram convergent ici.

Pour une autre bouffée d’air frais, il faut se diriger vers l’île de Kampa, un petit morceau de terre coupé de Malà Strana par un canal, le Čertovka (Canal du Diable), crée au Moyen Âge pour entrainer les roues des moulins. En zone inondable, il y a très peu de constructions et constitue aujourd’hui un parc public, offrant de belles vues sur la Vltava et le pont Charles, et où on trouve un musée d’art moderne. Cela peut-être un itinéraire intéressant pour rallier le quartier de Malà Strana à la colline de Petřín ou la Nouvelle Ville.


La colline de Petřín

La colline de Petřín est un des plus vaste espace vert de Prague, la colline entière constitue un grand parc fait de vergers, de bois et de jardins s’étendant sur 78 hectares. A l’origine, ses carrières fournissaient le calcaire pour bâtir les constructions médiévales de la ville, puis on y cultiva la vigne jusqu’au 18e siècle. Elle est facilement reconnaissable avec sa grande tour métallique trônant à son sommet. C’est un lieu de balade très prisé par les Praguois et un des plus beaux panoramas sur la ville.

On peut accéder au sommet de la colline depuis la partie Sud du quartier de Malà Strana par un petit funiculaire datant de 1891. Mais, malheureusement pour nos pieds, il était en maintenance lors de notre passage. Avant de gravir les escaliers, nous passons par le mémorial aux victimes du communisme, situé au bout de l’allée, dans le prolongement de la rue Újezd. Il s’agit de sept statues en bronze symbolisant les souffrances des prisonniers politiques détenus par le régime communiste tchécoslovaque.

On grimpe ensuite le long des chemins serpentant sur les pentes de la colline, en passant le Mur de le Faim et marquant la séparation avec les jardins des jardins Kinský situé sur la partie Sud de la colline, jusqu’à l’église Saint-Michel, une petite église orthodoxe en bois. Située à l’origine en Ukraine à Medvedovce, elle fut transportée d’une seule pièce en 1928 pour le Musée ethnographique. Quelques lacets au-dessus se trouve un petit plan d’eau aménagé dans le style romantique.

Au sommet, la tour de Petřín permet d’avoir un magnifique panorama sur la ville, à 200 mètres d’altitude au-dessus de la Vltava (panorama au début de l’article). Cette imitation de la tour Eiffel, haute de 60 mètres, fut crée en 1891 lors de l’Exposition Nationale de Prague par le Club du tourisme tchèque qui fut impressionné par celle de l’Exposition Universelle de Paris de 1889.

On rejoint ensuite le quartier de Malà Strana en passant par le quartier du château. On y découvre, sans les visiter, de magnifiques édifices religieux comme le monastère de Strahov et le Sanctuaire de Lorette. Au milieu du 12e siècle, l’abbaye de Strahov se situait en périphérie de la ville, ce qui n’était pas forcément un avantage car elle connut de nombreux pillages et incendies. L’abbaye arbore plusieurs styles architecturaux allant du style roman au style baroque, comme l’entrée Ouest. Le Sanctuaire de Lorette est quant à lui un important lieu de pèlerinage organisé autour de la Santa Casa de la vierge Marie. Il est également connu pour son carillon dont les cloches jouent un hymne populaire tchèque à Marie.

→ Informations pratiques :

Funiculaire de Petřín / tous les jours de 8h à 23h, avec une fréquence de 15 min (hors période de maintenance) / 60 Kč (2,50€) le billet.

La tour de Petřín / tous les jours de 10h à 18h en hiver et de 9h à 21h en été (horaires variables à la mi-saison) / 150 Kč (6€) le billet.


Le quartier Josefov

Le quartier juif de Josefov est un des plus grands témoignages de l’importance de la communauté juive en Europe. Ce micro-quartier au sein de la Vieille Ville regroupe plusieurs synagogues et un cimetière juif. C’est au 13e siècle qu’est né le ghetto de Josefov, lorsque Prague atteint le statut de ville, on parque les juifs dans quelques rues au Nord de la Vieille Ville. Pendant des siècles cette communauté sera victime de mesures discriminatoires et de persécutions récurrentes, à quelques exceptions prés, selon le monarque. à la fin du 19e siècle, le quartier est devenu tellement insalubre et surpeuplé qu’un assainissement est opéré par la municipalité, rasant ainsi la majorité des ruelles et immeubles de Josefov mais épargnant les lieux de culte.

La synagogue Pinkas et le vieux cimetière Juif sont les plus emblématiques et les plus visités. La synagogue Pinkas date de 1535 et s’élève sur des fondations encore plus anciennes. Largement modifiée au 19e siècle, elle est dédiée aux juifs de Bohème et de Moravie victimes de l’Holocauste, chacun de leurs noms ayant été inscrit sur les murs de 1954 à 1959. En 1968, sous le régime communiste et antisémite, la synagogue fut fermée sous prétexte de travaux et les noms effacés. Ce n’est qu’en 1989 que tous les noms furent réinscrits, la synagogue fut réouverte en 1995 après la chute du régime communiste.

Accolé à la synagogue se tient le vieux cimetière Juif, l’un des plus anciens lieux de sépulture juif au monde. Il est assez impressionnant de déambuler dans les allées, irrégulières, sillonnant entre les pierres tombales. En effet, malgré le fait qu’il ait été agrandi de nombreuses fois, il n’était toujours pas assez grand pour répondre aux besoins de la communauté juive, les corps furent donc enterrés les uns sur les autres, se superposant quelque fois jusqu’à 10 mètres de profondeur ! La pierre tombale la plus ancienne date de 1439 ; on en compte environ 12 000, dont beaucoup sont décorées de motifs. De grands noms du ghetto y sont enterrés, savants, érudits, rabbins…

Nous terminons la visite de Josefov par la salle des cérémonies et la synagogue Klaus, une des plus grandes du ghetto et réservée aux membres de la Confrérie du Dernier Devoir. Elle présente une grande collection d’objets illustrant les traditions et coutumes juives, depuis les sources du judaïsme et les éléments du culte, fêtes et célébrations à la vie quotidienne d’une famille juive.

→ Informations pratiques :

Site internet  /  350 Kč (14€) pour le billet du Musée Juif de Prague (comprenant les synagogues de Josefov et le cimetière, à l’exception de la synagogue Vieille-Nouvelle) ou 450 Kč (18€) pour l’ensemble des monuments juifs de la ville  /  ouvert tous les jours sauf les samedis et fêtes juives de 10h à 16h30/18h (basse et haute période) / Accès à la synagogue Pinkas : Široká 3, 110 00, Prague 1, à 3 min à pieds depuis Staroměstská Station.


Balade à Vyšehrad

Vyšehrad est un quartier assez peu touristique situé au Sud du centre-ville et surtout connu pour sa forteresse et son petit parc. Il invite donc à la flânerie et c’est sous la neige que nous le découvrons, en y accédant par la ligne C du métro. Sur ce rocher fut construit une forteresse au 10e siècle qui défendait autrefois les abords de Prague. Elle fut le lieu de résidence de certains souverains de Bohème, et notamment de la légendaire princesse Libuse, mais elle fut détruite en 1420 lors des guerres hussites. Puis, au 17e siècle des fortifications baroques furent construites. On y trouve aujourd’hui un grand parc entouré de remparts, avec quelques vestiges de son âge d’or, notamment la belle église Saint-Pierre et Saint-Paul.

Depuis la station de métro Vyšehrad, on accède à la colline par la porte de Tábor construite en 1640 pour protéger l’accès aux routes du Sud vers Tábor et Benešov. S’ensuit la porte Léopold, en l’honneur de l’empereur Léopold 1er, construite en 1672 et constituant l’entrée principale de la citadelle. A l’intérieur des remparts, on découvre la belle rotonde de Saint-Martin, le seul édifice roman entièrement conservé à Vyšehrad et datant de 1100. Il est possible de faire le tour presque complet des remparts, ceux-ci offrant différentes vues splendides sur la ville. Néanmoins, les températures étant glaciales ce jour-là, on esquive une partie du parc pour se réfugier dans l’église.

L’église de Saint-Pierre et Saint-Paul est l’église principale de Vyšehrad. A l’origine il s’agissait d’une basilique romane fondée parle premier roi de Bohème Vratislaus II, puis, au 14e siècle, sous le règne de Charles IV, elle fut transformée en une magnifique église gothique, pour enfin être remaniée dans le style néogothique dans les années 1880, avec un intérieur entièrement réalisé en décor polychrome. Avec ses deux tours de 58 mètres et une longueur totale de 110 mètres, elle est le plus long édifice religieux à Prague à l’époque médiévale.


Do you want beer ? Pils ?

Oh, toi lecteur qui est arrivé au bout de cet article, tu as bien mérité une bonne bière, blonde, légère et limpide, la célèbre Pilsner (quoiqu’un lecteur averti aurait pris sa bière dés le début, pour accompagner sa lecture…) ! La République Tchèque est le pays où la consommation de bières par habitant est la plus importante. Et pourtant, qui aurait cru qu’il était si difficile de se faire comprendre et de goûter de bonnes bières à Prague (je ne vais pas me faire des amis là…). Dans notre groupe, il y a quelques amateurs de bières, certains préfèrent les brunes, d’autres les ambrées avec une préférence pour les Ale, I.P.A et Belges pour ma part.

Or, pour comprendre notre désarroi, il faut revenir aux origines de la bière (pivo en tchèque). C’est en 1842 à Pilsen, en République Tchèque, qu’est crée le type de bière Pils, à partir d’un nouveau mode de brassage révolutionnaire qui permet de produire une bière claire et dorée (à l’époque, elles sont plutôt brunes avec du dépôt). Le succès est tel que le mot Pilsner est déposé comme marque et label d’origine et la brasserie renomme sa bière Pilsner Urquell. Ce n’est donc pas étonnant que lorsqu’on commande une bière à Prague, on nous propose généralement une « Pils » ? Mais, la Pils est une bière légère, rafraichissante et avec peu d’amertume…

A vrai dire, on n’a pas vraiment chercher de brasseries ou bars à bières, ce qui explique qu’on ait essentiellement bu de la Pilsner Urquell. Néanmoins, nous avons pu déguster de bonnes bières ambrées et brunes tchèques en bouteilles au restaurant Malostranský Hostinec, dans le quartier de Malà Strana. Et la Saint-Patrick a aussi été l’occasion d’élargir nos papilles aux lager, ale et stout, dans plusieurs pubs irlandais de la ville et de passer une soirée mémorables 😉 , même si pour le coup ce n’était pas très local !


Et vous, qu’est ce que vous recommanderiez de voir ou de faire à Prague ?
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