Conques, son village médiéval, son abbatiale et sa randonnée
11 Septembre 2015
Conques, ultime arrêt obligé de mon séjour en solo en Aveyron en Septembre 2015. Situé au Nord-Ouest du département et sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, ce village classé parmi Les Plus Beaux Village de France, renferme de nombreux trésors. Lieu de pèlerinage, Conques attire de nombreux voyageurs dont le point central est son imposante abbatiale de Sainte-Foy, considérée comme un chef d’oeuvre de l’art roman. L’histoire de son abbaye, ainsi que le site naturel où elle s’est développée, dans un cirque où s’élargissent les gorges de l’Ouche, font de Conques une destination riche : patrimoine, histoire, paysage, art, il y en a pour tous les goûts.
LE VILLAGE MÉDIÉVAL
Conques est un très beau village médiéval, qui a su conservé dans ses grandes lignes la trame d’origine médiévale. Laissez-vous porter dans les rues pavées du village, qui enserrent en arc de cercle l’abbatiale, tout y est d’une harmonie étonnante.
On découvre notamment les anciennes traces des remparts, qui faisaient de Conques une des premières villes closes du Rouergue, et des portes romanes qui donnaient accès aux différents quartiers, les fours à pains (situés à l’extérieur des remparts pour éviter les incendies) et les fontaines publiques datant de l’époque romane.
La ville se développe dès le 11e siècle en parallèle du monastère et devient un bourg médiéval prospère et important du Rouergue. Les maisons sont bien intégrées dans le paysage urbain, créant une certaine homogénéité, de part les techniques de construction et des matériaux utilisés. Le schiste, le grès et le calcaire, des matériaux présents sur place, sont les plus utilisés, ainsi que les lauzes pour les toitures.
Conques s’est développé sur le versant de la montagne. La pente a obligé, quelque soit l’époque, à construire les habitations en pallier, la façade principale tournée vers le soleil et le midi et avec une entrée au rez-de-chaussée, au niveau de la cave et des commerces, et une entrée supérieure, donnant sur une terrasse ou rue. D’ailleurs, le dicton de Conques est « à Conques, on entre au grenier pour ressortir par la cave ». Cette unité se retrouve aussi dans l’architecture : lucarnes et clochetons sur les toits, façades à colombages et en encorbellement…
Avec l'abbatiale Sainte-Foy en son centre qui parait disproportionnée, Conques est un bourg charmant et pittoresque. Un plan du village, disponible à l’office de tourisme, avec les différents points d’intérêts, permet de ne rien rater de la visite.
L’ABBATIALE SAINTE-FOY
L’église de Sainte-Foy, classée au titre des Monuments Historiques depuis 1840 et inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 1998 au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, attire chaque année de nombreux visiteurs. De part les reliques de Sainte-Foy qu’elle abrite, l’abbatiale est une église de pèlerinage qui constitue une étape majeure du Chemin de Compostelle. Sainte-Foy est une vierge martyr qui fut brûlée vive et décapitée en 303 à Agen lors des persécutions chrétiennes menées par Rome…
L’accès à l’abbatiale est libre, mais l’office de tourisme propose de nombreuses visites guidées permettant d’éclairer le visiteurs sur divers aspects. L’accès au Trésor d’orfèvrerie, situé dans l’aile Sud du Cloître, est payant. Pour ma part, j’ai opté pour une visite guidée de l’abbatiale avec explication du tympan.
Considérée comme un chef d’oeuvre de l’art roman, l’abbatiale Sainte-Foy est bien singulière dans sa construction. Les contraintes terrain, avec une forte déclivité, ont obligé les bâtisseurs à la réduire en longueur, avec une nef courte de 20,70 mètres, et à élargir le transept (35 mètres). En contrepartie, l’abbatiale s’est développée en hauteur. Le plan cruciforme avec ses chapelles rayonnantes permet d’accueillir une centaine de fidèles. Les bâtiments monastiques étaient réduits à la zone au Sud de l’église, juste en surplomb du ravin de l’Ouch. Aujourd’hui il ne subsiste que le cloître et la chapelle des abbés. A l’intérieur de l’église, tout est structuré pour favoriser la déambulation autour du sanctuaire et des reliques. Les chapiteaux romans sont significatifs, on en compte 250, à motifs végétaux ou représentant des scènes profanes ou religieuses.
Depuis la place du village, l’abbatiale s’élève grandiose face aux visiteurs. Le tympan, avec sa multitude de figures et de scènes, est impressionnant. Ce tympan représente le Jugement dernier inspiré de l’évangile de Saint Matthieu, avec le Christ placé au centre, l’enfer à sa gauche et le paradis à sa droite. La scène de la pesée des âmes se trouvent juste sous le Christ. Parmi les particularités de ce tympan, on peut noter les personnages faisant partie de la procession en marche pour le Paradis : il s’agit des figures marquantes de l’Histoire du monastère de Conques, et non de Saints comme habituellement.
Ce qui interpelle quand on se trouve à l’intérieur de l’abbatiale, c’est cette lumière blanche et éclatante provenant des nombreux vitraux et meurtrières. Œuvre de Pierre Soulages, l’habillage de ces ouvertures a été mûrement réfléchi pour apporter un maximum de lumière. Pierre Soulages fit donc de longues recherches pour aboutir à ce verre, blanc, translucide et non transparent, opaque au regard mais diffusant la lumière. Le choix de ce matériau permet à la fois de respecter les longueurs d’ondes de la lumière naturelle, ainsi selon la météo, la lumière est différente dans l’abbatiale, mais également de mettre en valeur les couleurs ocres et jaunes des pierres.
→ Site internet | Tarifs : visite guidée : 4,50€ (adultes), 2,50€ (enfants), trésor : 6,50€ (adultes), 4,50€ (réduit), 2,50€ (enfants) | Trésor ouvert tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h30 (du 1e Avril au 30 Septembre), et de 10h à 12h et 14h à 18h (du 1e Octobre au 31 Mars)
RANDONNÉE AUTOUR DE CONQUES – PR11
Cette boucle de 7 km au départ de Conques est la randonnée idéale pour découvrir les alentours et avoir de magnifiques points de vues sur l’abbatiale et le village. Au départ du village, cette randonnée nous conduit de l’autre côté du Dourdou. Le village s’est développé en hauteur des gorges pour bénéficier de l’exposition plein Sud depuis le versant de la montagne et pour échapper à l’humidité et aux brouillards du fond des vallées. La rue du Faubourg qui descend jusqu’à la rivière est très pentue. C’est dans cet unique faubourg du village que se sont développées les activités artisanales au Moyen-Age (moulin, tannerie, cordonniers, drapiers etc.).
Après avoir traversé la D32, on arrive au Pont des Pèlerins, ainsi appelé car il permet aux pèlerins se rendant à l’abbatiale Sainte-Foy de franchir le Dourdou. L’itinéraire suit ensuite le balisage jaune et grimpe à travers bois jusqu’à la crête. Plusieurs panoramas permettent d’admirer Conques en chemin.
Puis, le paysage se dégage et laisse place à de vastes pâturages verts où se prélassent les vaches. On longe une petite route asphaltée passant non loin des hameaux des Angles et d’Aujols. A un carrefour de routes et chemins, il faut maintenant bifurquer à gauche et suivre le balisage rouge et blanc du GR65, qui constitue une portion du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Juste avant de s’engouffrer dans la forêts, le chemin traverse une zone magnifique de genêts et de bruyères, colorant le paysage.
Dans la descente, au détour d’un virage, on découvre la chapelle Sainte-Foy. Selon la légende elle fut construite à l’emplacement où le moine portant les reliques de Sainte-Foy serait tombé, épuisé. La Sainte serait apparue en rêve et aurait demandé au moine s’il souhaitait boire du vin pour un jour ou de l’eau pour toujours. Le moine aurait opté pour l’eau et depuis ce jour une source, dont les eaux seraient bénéfiques pour les yeux, coule.
On retombe ensuite sur l’itinéraire de départ, Après avoir traversé le Dourdou par le pont, ne manquez pas, dans la montée du village, un petit détour à droite pour aller voir la chapelle Saint-Roch, d’où l’on a une superbe vue sur le village et l’abbaye. Datant du 15e siècle et perchée sur un éperon rocheux, elle se situe à l’emplacement du château primitif de Conques.