Jour 11, à l’assaut des montagnes du Romsdal
14 Juillet 2015
Deuxième journée sous la pluie et le brouillard. Décidément, la Norvège des fjords ne nous fait pas de cadeau ! Direction Åndalsnes pour une journée consacrée aux randonnées et aux routes panoramiques de montagne… Le tronçon entre Geiranger et Åndalsnes est particulièrement spectaculaire, il a d’ailleurs été classé Route touristique nationale : on emprunte en effet deux routes de montagne, l’Ørnesvingen et la Trollstigen, on passe en bordure du Parc national de Reinheimen, les points de vues sont nombreux ainsi que les possibilités de randonner. Bref, tout ce qu’il faut ! La région du Møre og Romsdal est riche en paysages grandioses et sauvages : des montagnes escarpées, des fjords profonds d’un bleu profond, des champs accrochés aux versants des montagnes. Mais, la Norvège des Fjords est également la région la plus pluvieuse du pays ; nous avions eu relativement de la chance au début du séjour, autant là, on va enchaîner plusieurs jours de galères…
La route des Aigles, l’Ørnesvingen
La route des Aigles, l’Ørnesvingen, surplombe le fjord de Geiranger. Elle tient son nom des 11 virages en épingle à cheveux qui permettent de grimper de Geiranger, situé au niveau de la mer, au sommet de la montagne, à 620 mètres d’altitude, et ça sur une distance de 8 km ! Même si le brouillard est un poil plus haut que la veille, on a juste le temps d’apercevoir le fjord avec ses immenses paquebots avant d’être perdu dans une purée de pois… À son sommet, un point de vue a été aménagé et permet (par beau temps) d’avoir un panorama s’étendant du village de Geiranger jusqu’aux cascades des Sept Sœurs, situées dans le bras du fjord. Perdu dans le brouillard, ce n’est pas la peine de s’arrêter, on continue notre route…
La randonnée de Blåhornet – Kilstisætra
Avant de redescendre vers Eidsdal, on emprunte une petite route sur la gauche qui mène au lieu-dit de Gjerdeneset, point de départ de plusieurs randonnées. Celle du jour est la boucle Blåhornet – Kilstisætra qui dure moins de 3 heures. Comme il pleut toujours par intermittence, on s’équipe en conséquence : sur-pantalon, veste impérméable et chaussures de marche imperméables (c’est la base !).
La randonnée, balisée, conduit le long d’un cours d’eau puis sur les rives du lac Kilstivatnet. Des barques sont amarrées sur les rives et des moutons paissent tout autour tandis qu’en arrière plan se détachent les premières fermes en bois, ce qui donne un côté bucolique très charmant au lieu. Le brouillard crée une atmosphère mystérieuse et fait ressortir les couleurs verdoyantes du paysage. Le guide indique qu’il y a un marais à traverser, mais étant donnée la pluie de ces derniers jours, c’est toute la montagne qui est détrempée et la patauge dans la boue commence dés le départ… Dans ce cas là, deux options s’offrent à vous : opter pour le chemin boueux et glissant ou faire du « hors-piste » en sautant de mottes d’herbes en mottes d’herbes en espérant ne pas s’enfoncer dans l’eau. Bref, cette randonnée se transforme très vite en chemin du combattant !
Au moins, ça met un peu de challenge à la chose et l’avantage est qu’on ne croise pas grand monde. Après le marais, le chemin s’élève entre les rochers et les arbres. À chaque replat, une cuvette d’eau s’est formée et il faut redoubler de vigilance pour garder les pieds au sec !
Comptez entre 1h et 1h30 de marche pour atteindre le sommet de Blåhornet, en fonction de l’état du terrain et de vos conditions physiques. Miraculeusement, après avoir crier à l’unisson un « Fus Ro Dah » (en référence au jeu vidéo Skyrim), les nuages se dissipent pour laisser place à un superbe panorama sur le Norddalsfjord en contrebas. Le ciel est loin d’être totalement dégagé mais cette petite éclaircie nous remet du baume au cœur. La montagne étant située à l’embouchure de plusieurs fjords, la vue est grandiose. La descente de l’autre côté de la montagne dévoile d’autres paysages également magnifiques sur le Sunnylvsfjord et le lac Kilstivatnet, autour duquel on aperçoit les chèvres et les moutons, tels de petits points blancs sur l’herbe verdoyante. Le chemin se fait plus raide à travers la forêt. De retour près du lac, on rejoint Kilstisætra, l’ensemble de fermes sur la rive Nord-Est du lac. Très belle randonnée malgré la météo, avec de superbes paysages, du challenge et la montagne rien que pour nous !
Il est 12h30 lorsqu’on termine la randonnée. On pique-nique sur une table près du départ du chemin pendant que les chaussures et les vêtements sèchent, accrochés aux portières de la voiture… On reprend ensuite la route direction Eidsdal pour prendre le ferry jusqu’à Linge. Celui-ci est très court, à peine 10 minutes de traversée pour un prix de 163 NOK (environ 17€).
La vallée de Valldal
Après avoir suivi la côte jusqu’à Valldal, la route n°63 s’enfonce dans une étroite vallée verdoyante. On y croise quelques fermes et des enfants vendant des fraises sur le bord de la route. On marque un court arrêt à Gudbrandsjuvet où une plateforme a été aménagée au-dessus de la rivière Valldøla. Celle-ci a creusé la roche de façon surprenante, créant des arches, des grottes, des méandres tumultueux et des cascades.
Les nuages reviennent et cachent la vue des sommets. C’est mauvais signe pour la prochaine randonnée. On voulait faire la randonnée du lac de Bispevatnet mais on y renonce lorsqu’en passant à proximité on se retrouve dans une vraie purée de pois, n’y voyant rien à 10 mètres.
À la place, on retourne dans la vallée de Valldal où le brouillard était un poil plus haut et on improvise une randonnée le long d’une rivière, la Longfjellelva, un coin apparemment très prisé des pêcheurs. Après avoir pataugé le long de la rive, sans trouver de passage pour traverser, on rebrousse chemin pour emprunter un vrai chemin cette fois-ci qui s’enfonce dans les terres. Il s’avère qu’il conduit au cœur du parc national de Reinheimen, un des plus vastes espaces naturels du Sud de la Norvège encore intact.
Sa partie Ouest, où nous nous trouvons, est constituée des hautes montagnes des Alpes du Romsdal, parsemée de lacs situés à plus de 1000 mètres d’altitudes et parcourue de nombreuses rivières. On y trouve notamment les plus grands troupeaux de rennes d’Europe. Et, effectivement, après quelques minutes de marche on trouve des empreintes de sabots dans la boue, mais c’est bien là le seul signe des animaux que nous aurons… Le chemin file en ligne droite en longeant d’assez loin la rivière où on aperçoit à travers les arbustes quelques rapides et cascades. L’endroit est paisible et sauvage, on pourrait continuer des heures mais on ne sait pas vraiment où cela nous mène… Après une heure de marche, on met un terme à notre petite balade et on retourne à la voiture.
Trollstigen, l’échelle des Trolls
On continue jusqu’à Trollstigen, l’échelle des Trolls, une autre route légendaire ouverte en 1936. Après le passage du col, un point de vue a été aménagé, on s’y arrête mais sans grand espoir de pouvoir observer la vue, et c’est le cas. Malgré le temps, de nombreux bus touristiques et voitures se sont arrêtés sur le parking, comme nous en somme, histoire de « vérifier ». Nous n’irons même pas jusqu’au bout de la plateforme aménagée, cela ne sert à rien, on ne distingue rien à quelques mètres.
Et pourtant, en-dessous, la route des Trolls défilent ses nombreux zigs-zags, plongeant de la montagne dans la vallée profonde en contrebas. La Trollveggen ne fait pas moins de 11 lacets, creusés dans la roche et étayés de murets en pierre. La descente offre peu de possibilités d’arrêts et ce n’est qu’arrivé en bas que l’on passe sous les nuages, distinguant ainsi ses derniers lacets tortueux et les cascades dévalant les parois rocheuses, tandis qu’au loin, la vallée est encadrée par les hautes montagnes du Romsdal. Un petit parking un peu plus loin offre un point de vue sur le Trollstigen et marque le départ de quelques randonnées.
Pour finir la journée, direction Åndalsnes et l’autre côté de la baie où nous avons réservé un cottage à Gjerdset Turistsenter . Au pied des Alpes du Romsdal, les cottages font face au lac Gjerdsetvatnet, on y a donc une superbe vue. Le petit plus bien sympathique c’est que l’établissement possède un bain à remous en plein air (et couvert), chauffé au bois ! On ne se privera pas pour le tester !
Les paysages sont vraiment magnifiques, ça doit être un paradis pour des belles randos, même sous un ciel bas.
Oui les paysages sont grandioses ! Les randonnées sont tout à fait possibles et appréciables même sous un ciel bas, après il vaut mieux qu’il n’y ait pas trop de brouillard pour profiter des nombreux points de vue ;-).