Du Pont de Montvert à la montagne du Bougès
13 Août 2016
C’est à bord de la twingo mobile verte que commence notre voyage, sur les routes de campagne de l’Hérault, du Gard puis de la Lozère. Il fait chaud, il fait beau, un super week-end s’annonce ! Direction le petit village de Pont de Montvert pour le départ de la première étape de ce trek de trois jours autour du Mont-Lozère. Chargés de nos 15 kilos de matériel, d’eau et de nourriture sur le dos, on peut commencer le trek. Cette étape de 15 km relie le beau village de Pont de Montvert à la montagne du Bougès, située au sud-est.
On s’attarde peu dans le village car il est déjà 13h. Après avoir franchi le pont en pierre, le GR 72 s’élève à flanc de montagne en sillonnant entre rocailles et garrigue. Il n’y a pas un souffle d’air et la chaleur émane du sol. Autant vous dire que cette première heure de marche fut très éprouvante. Avec des muscles non échauffés, un poids maximal sur le dos, un soleil brûlant et une montée raide, il n’en fallait pas moins pour qu’au bout de 20 minutes je me demande ce que j’étais venue faire là ! Chaque pas devient difficile et le souffle est court, mais il n’est pas question d’abandonner alors que l’on vient à peine de commencer !
Une fois arrivés sur le plateau de la Cham de l’Hermet, le dénivelé s’adoucit et je peux enfin respirer et profiter du paysage, qui est tout simplement magnifique. Derrière nous, le Mont-Lozère et ses voisins nous font face. On traverse le plateau, une large étendue parsemée de pierres rondes où quelques arbustes résistent. Seules les barrières des pâturages et une petite ferme caussenarde trahissent la présence humaine.
On quitte le chemin pour emprunter un petit sentier sur la gauche qui s’enfonce dans une forêt de chênes et de fougères… Une petite clairière sera le lieu idéal de notre premier repas en pleine nature. On s’attaque directement aux denrées les plus lourdes : taboulé, saucisson et fromage. Juste avant de repartir, une surprise m’attend : une biche se promène à seulement quelques mètres de moi et ne m’a toujours pas aperçue. Je profite quelques instants de ce spectacle magique avant qu’elle ne tourne la tête et disparaisse dans les fourrés.
Le chemin descend dans la vallée de la Fiarouze et atteint la D20. La suite du parcours se révèle beaucoup moins intéressante : il suit de larges pistes forestières moins champêtres et plus monotones. On arrive à la stèle en hommage à Raymond Senn (qui créa le GR 68) au bout d’une épuisante montée en lacets. A ce carrefour situé en hauteur, à 1 303 mètres, rien n’est plus décevant que de voir qu’il n’y a justement rien à voir : la stèle est posée là, au carrefour de quatre pistes entourées par de hauts pins cachant toute vue.
On quitte ensuite le GR 72 pour emprunter une piste sur la gauche qui suit la crête de la montagne du Bougès via le GR 68. On continue plusieurs kilomètres sur cette piste, à plat quand on commence à se poser la question du bivouac. On vérifie la quantité d’eau qu’il nous reste : on a assez de réserve pour le repas du soir, le petit déjeuner et les quelques kilomètres jusqu’au prochain point d’eau supposé, à l’auberge Les Bastides.
On plante la tente dans un petit col abrité avec une vue dégagée sur le Sud. À l’abri sous les arbres, sur un épais tapis d’herbe, c’est le lieu idéal pour un bivouac. À quelques mètres, un espace pierreux permet d’installer la popotte pour le coin repas. Un pur moment de tranquillité… L’endroit est propice à la flânerie : un légère brise vient agiter les herbes jaunies par le soleil, les fleurs commencent doucement à se refermer sous la chaude lumière du soleil couchant tandis que les ombres s’allongent. On sirote notre soupe face au paysage, aux montagnes vallonnées et boisées du sud des Cévennes. Le ciel se teint de couleurs orangées et les bruits de la nature s’éveillent alors que nous nous couchons. Ce sera la nuit la plus reposante et bienfaitrice que j’ai faite sous une tente ! La fatigue joue peut être mais j’aime croire que c’est la magie du lieu qui a voulu ça…