Randonnée bébé – Le Rocher du Causse
21 Mai 2015
Avant même d’arriver sur le site de randonnée, la route pour y accéder est déjà magnifique. Depuis Valflaunès, on emprunte la D107E6 qui grimpe en zigzag jusqu’au Causse de l’Hortus. Ce petit plateau fait face au Pic-Saint-Loup et surplombe la plaine héraultaise. La départ de la randonnée se fait depuis la borne limite entre le Gard et l’Hérault sur la D17E6 où un petit replat permet de garer la voiture. Pour une variante plus courte (1h – 1h30) ou en cas d’impossibilité de garer votre voiture, préférez un départ depuis le parking départemental du Mas Neuf.
Pour cette randonnée, j’ai décidé de laisser au placard l’écharpe de portage. Ma fille a maintenant 9 mois et elle a besoin de gesticuler pendant les balades, le porte-bébé lui donne plus de liberté de mouvement que dans l’écharpe. De plus, avec la chaleur qui revient, je dois trouver un autre système plus « aéré ». Après moult recherches, j’opte pour le modèle de porte-bébé physiologique de chez Manducca qui se révèle bien adapté. Pour plus d’informations sur le type de système de portage à choisir, consultez l’article « Conseils pratiques pour randonner avec bébé ».
On emprunte un chemin forestier, à plat, qui trace tout droit au milieu de la végétation, entre chênes et buis. On débouche ensuite sur un large champ fleuri avec en toile de fond, les silhouettes du Rocher du Causse et de la montagne de l’Hortus. Le chemin s’empierre et longe un muret de pierres sèches tandis que les premiers bâtiments du Mas Neuf apparaissent. Le calcaire est ici omniprésent. Sur ce petit Causse que nous foulons, la pierre sèche a depuis des millénaires était utilisée pour édifier des constructions, que ce soit des habitats primitifs, tels que ceux gisants au sommet du Rocher du Causse, ou des mas et des murs pour les activités agricoles et pastorales.
Les bâtiments du Mas Neuf, inoccupés, se dressent là, tantôt volets clos, tantôt grandes ouvertures de fenêtres béantes, une porte de garage par mégarde laissée ouverte et battante sous un vent de printemps bien présent… Si il n’y avait pas eu un grand soleil éclatant, j’aurais pû avoir des frissons en ces lieux, seule avec mon bébé dormant contre moi… Mais, chassant vite ces idées farfelues de ma tête, je presse le pas et j’atteins un abri sous lequel plusieurs panneaux sont accrochés.
Ils présentent l’histoire du lieu et de la région ainsi que la balade jusqu’au Rocher du Causse. Le site du Mas Neuf fut utilisé dés le Moyen Âge comme métairies, sous diverses appellations, avant d’être mentionné « Mas Nau » aux 18e et 19e siècles. L’activité du Mas Neuf est à l’origine essentiellement pastorale, avec l’élevage des moutons. De plus, les fermiers vivent en totale autarcie grâce aux cultures, à l’élevage d’animaux, à la chasse et à la cueillette. Se développe ensuite la fabrication de la soie puis, entre les 17e et 19e siècles, des verreries forestières s’installent. Au 20e siècle et avec la disparition des activités agricoles traditionnelles, le Mas Neuf cesse toute activité et devient propriété du Département de l’Hérault en 1984.
Au-dessus du Mas Neuf, le chemin continue en grimpant sur un petit kilomètre jusqu’au sommet du Rocher du Causse, abritant le site archéologique. En chemin, on croise les vestiges d’un rempart datant de l’Âge de Fer, qui bloquait à l’origine l’accès à l’éperon rocheux. On débouche ainsi sur un petit replat triangulaire dominant les alentours et bordé par de hautes parois abruptes, où les vestiges du village chalcolithique occupent la majeur partie de l’espace tandis que sur l’extrémité du rocher se dresse un promontoire avec une table d’orientation.
Le site archéologique est protégé par un grillage et de nombreux panneaux explicatifs présentent l’organisation spatiale de l’habitat de ce village de l’Âge du Cuivre (2400 – 2200 avant JC), réoccupé par la suite à deux reprises, à l’Âge du Bronze (2100 – 1900 avant JC) et à l’Âge du Fer (6e – 7e siècles avant JC). Si les fouilles archéologiques ont permis de reconstituer l’organisation de ces cabanes en pierres sèches, en revanche, la finalité de ce village et de la communauté qui y vivait est mal connue.
Après avoir fait le tour du site, direction le promontoire pour y admirer la vue superbe sur le plateau de l’Hortus et le Pic-Saint-Loup au Sud et la plaine de Claret en contre-bas à l’Est. Au Nord, juste là au pied du Rocher du Causse, dans le renfoncement de la falaise, je reconnais le Roc de Lafous , le lieu où je suis allée randonner la toute première fois avec bébé… Il est alors temps de repartir et, même s’il s’agit d’un aller-retour, la balade dans l’autre sens laisse apparaître de nouveaux paysages et de nouveaux points de vue aussi beaux.
Bonjour
Très intéressant…cela me permet d’étoffer mes randos avec des commentaires adéquats sur l’histoire des sites que nous empruntons..!!.
Merci encore
Patrick