Balade dans les ruelles de la cité médiévale
15 avril 2015
C’est par une belle journée de printemps que je me suis rendue à Viols-le-Fort pour la première fois, afin d’y faire une randonnée avec bébé, la randonnée des Drailles conduisant sur les traces des sites mégalithiques au Nord du village. J’ai donc découvert un peu par hasard ce beau village médiéval, inscrit dans un cadre naturel exceptionnel, et qui, par la force des choses, est devenu un des mes coups de cœur autour de Montpellier. Viols-le-Fort est situé à 27 kilomètres au Nord-Ouest de Montpellier, sur un petit causse couvert de garrigues et de taillis de chênes, et compte 1215 habitants en 2016.
C’est dans ce décor aride et minéral que naquit le village médiéval tel que nous le connaissons aujourd’hui, dans un contexte difficile : celui de la guerre de Cent ans. En 1429, face à la peur que provoquent les Routiers, ces brigands nomades sans travail et sans fief sévissant sur les routes de France et pillant les villes et les villages, de solides remparts furent érigés autour du cœur du village de Viols-le-Fort. Avant cette date, on suppose qu’il y avait un centre villageois, dont on ne connait pas l’envergure, et des mas épars. Les remparts enserrent encore aujourd’hui le centre du village, bien qu’il y ait eu de nombreuses modifications au cours des siècles.
L’enceinte, en forme de losange, se composait de hauts murs, qui étaient à l’origine crénelés, couronnés d’un chemin de ronde et qui ne disposaient ni de portes ni de fenêtres (celles-ci furent ouvertes au 19e siècle), ainsi que d’un fort, qui conserve encore quelques échauguettes. Au 17e siècle, le fort prend le nom de « maison claustrale » et devient alors destiné à l’usage des prêtres. Les remparts se composaient également une tour ronde et une tour carrée, respectivement aux extrémités Ouest et Est.
Une balade autour des remparts et à l’intérieur de l’enceinte, dans les ruelles qui ont su conserver un charme authentique, permettra d’apprécier pleinement ce joli village. Les maisons ont conservé une base médiévale malgré les nombreux remaniements : des fenêtres à meneaux, des escaliers extérieurs en pierre, des linteaux et encadrements de portes sculptés etc… La porte de Fabregol constitue un bel exemple de fortification, il s’agissait à l’origine de l’entrée principale du village médiéval. Au 17e siècle, un faubourg se développa à l’extérieur de l’enceinte.
L’église fut érigée au 11e ou au 12e siècle dans un style roman. Sur le tympan (19e siècle), on peut voir un tétramorphe ; le Christ en majesté entouré des quatre vivants, les animaux ailés représentants les quatre évangélistes (l’homme pour Mathieu, l’aigle pour Jean, le taureau pour Luc et le lion pour Marc). À partir du 12e siècle, l’église de Saint-Etienne se retrouve au cœur de la paroisse de San Stephani de Violo : trois autres églises et une petite chapelle sont alors annexées à l’église. Puis, à la Révolution, le territoire fut réparti sur plusieurs communes (Argelliers, Viols-le-Fort et Viols-en-Laval) et seule l’église de Saint-Etienne resta attachée à l’Église.
En 2015, Viols-le-Fort organisait pour la première fois les Médiévales du Grand Pic Saint-Loup, un événement qui se déroule sur un weekend chaque année au printemps et qui invite les visiteurs à plonger au cœur du Moyen-Âge, à travers la reconstitution d’un village médiéval : présentation des métiers d’autrefois et de la vie quotidienne, marché médiéval, troubadours, combats de chevaliers et des animations tout au long de la journée…
Mais, Viols-le-Fort est bien plus qu’un village médiéval ; son histoire est beaucoup plus ancienne. Situé sur un axe de communication Est-Ouest important, le territoire connait une occupation humaine depuis la préhistoire. Et il suffit de s’éloigner un peu des habitations et s’aventurer dans la garrigue aux alentours pour s’en rendre compte. De nombreux vestiges de la préhistoire couvrent la région : des dolmens du néolithique, des tombes et des villages de l’âge du Cuivre. N’hésitez pas à les découvrir à travers la randonnée des Drailles, une boucle facile de 2h30 au départ de Viols-le-Fort, et pourquoi ne pas pousser jusqu’au village préhistorique de Cambous, à Viols-en-Laval ?
Mais que notre région est belle !!! Merci d’être notre « éclaireuse » …
Oui !! Et j’aimerais tellement pouvoir partager plus encore sur notre région, mais il me faudrait quatre mains 🙂
Très belle balade… ça donne envie… j’attends le printemps avec impatience. Merci
La randonnée des Drailles est intéressante pour son coté archéologique. Mais j’ai trouvé le chemin un peu ennuyeux (plat, répétitif…). Ceci dit, en sortant du chemin, on arrive à avoir des points de vue sympa sur le Pic Saint Loup et l’Hortus.
Oui, c’est son intérêt archéologique qui fait la différence. Cela reste une balade facile et sympa au milieu de la garrigue, même s’il n’y a pas de challenge sportif…
[…] Parentini et sa compagne angevine Anne habitent Viols le Fort, un petit village au passé médiéval, entre Saint Martin de Londres, Argelliers et Puechabon, qui […]