Randonnée bébé – Les Drailles
15 Avril 2015
Depuis le début de mon aventure randonnée avec bébé, j’y suis allée progressivement, m’adaptant petit à petit à mes conditions physiques et au bien être de bébé. Au final, on restait tout de même très éloigné d’une randonnée « sportive », il s’agissait plus d’une remise en forme voir d’une simple balade. Mais ce jour là, j’ai vraiment passé un cap, ce fut la première fois que j’ai ressenti une réelle fatigue à la fin de la journée. La randonnée des Drailles en elle même n’est pas difficile, elle est de niveau facile (2h30 pour 7,5 km). Mais, à cette boucle s’est ajouté l’aller-retour vers le site préhistorique de Cambous où j’ai bien passé une heure de visite puis, à la fin de la randonnée, j’ai poursuivi avec la visite du village de Viols-le-Fort. Au final, malgré les nombreuses pauses, j’ai tout de même porté bébé en écharpe pendant plus de 5h30 ! Elle, elle était ravie, malgré un départ difficile car il faisait beaucoup plus chaud que ce à quoi je m’attendais et elle mit du temps à s’endormir…
La randonnée des Drailles débute dans le village de Viols-le-Fort, du parking du terrain de tennis. Après avoir longé une petite route communale, on emprunte une première draille. Les drailles sont des anciens chemins de transhumance empruntées pendant des siècles par les bovins et les ovins qui descendaient des hauts pâturages vers les plaines languedociennes pour s’abriter l’hiver dans les bergeries et les étables. La draille est bordée de murets en pierres sèches derrière lesquels s’étend un paysage de garrigue. La pierre retient la chaleur cuisante du soleil et il n’y a pas un brin de vent pour rafraîchir l’atmosphère…
Au cœur de cette nature, l’intérêt de la randonnée réside dans les trésors archéologiques qu’elle nous fait découvrir. Ce secteur de Viols-le-Fort regorge en effet de vestiges de la préhistoire. La randonnée des Drailles fait ainsi découvrir les rites et les traditions funéraires de ces premiers paysans en nous faisant passer par plusieurs tombes et un dolmen. Le premier vestige du parcours est d’ailleurs le dolmen, datant de la fin du Néolithique et du début de l’Âge du Cuivre. Cette sépulture collective est faite de murs de pierres sèches mais le tumulus, l’amas de pierres recouvrant la construction, a en partie été détruit par l’aménagement de la draille.
Un peu plus loin, deux tombes ovales ont été érigé pendant la période de l’Âge du Cuivre. Egalement tombes collectives, elles sont faites de murs de pierres sèches et recouvertes à l’origine de lauzes (pierres plates utilisées comme tuiles) disposées en encorbellement. La tombe de Cazarils n°1 dispose également d’une statue-menhir représentant un visage, un emblème religieux typique de la fin de la préhistoire, dont l’original est conservée à la Société Archéologique de Montpellier.
Le circuit continue en direction de l’Est, à travers clairières et prairies entourées de garrigues. On arrive alors à un carrefour indiquant le site préhistorique de Cambous , à 4 km, soit 45 minutes aller-retour. Etant encore en forme et souhaitant poursuivre cette découverte des vestiges archéologiques de la région, je m’engage sur ce nouveau chemin, balisé maintenant en bleu. Après avoir dépassé une lavogne, une retenue d’eau aménagée dans un creux naturel afin de permettre aux animaux de boire, on arrive au site de Cambous. Pensez à vérifier les dates et horaires d’ouverture avant de vous y rendre.
Il s’agit du plus vieux village français, datant du Chalcolithique (âge du Cuivre) et qui vit se développer la culture de Fontbouisse. L’entrée coûte 4€ et un archéologue fait une brève présentation avant de laisser les visiteurs arpenter le site à leur guise. On y trouve les bases de deux hameaux en pierres sèches ainsi que la reconstitution d’une cabane de l’époque. Un fascicule donné à l’entrée explique comment vivait la civilisation de Fontbouisse et de nombreux panneaux sur le terrain expliquent les techniques de construction de l’époque, les fouilles archéologiques ect. Si le sujet vous intéresse, il est facile d’y passer plus d’une heure !
Ayant bébé avec moi et encore de la marche à faire, je ne peux toutefois pas trop m’appesantir. Je reprend donc le chemin vers le circuit des Drailles. Le parcours se termine en arpentant de nouvelles drailles, couvertes de cailloux cette fois et plus difficiles d’accès pour les jeunes enfants. Il faut faire attention où l’on met les pieds ! Les troupeaux eux marchaient entre 3 à 7 jours de marche pour monter chaque été vers la montagne de l’Aigoual et ses pâturages. Les drailles reliaient les plaines de la méditerranée, de Poussan, vers les Cévennes en passant par Gignac, Aniane, Viols-le-Fort, Saint-Martin-de-Londres et Ganges.
Après avoir complété la boucle de randonnée, je termine cette belle journée riche en découvertes par une balade dans le village médiéval de Viols-le-Fort, très beau et plein de vie. Mais ça, c’est pour un prochain article !