Jour 4, Randonnée en boucle vers le Paisaje Lunar
12 Décembre 2017
Cette quatrième journée à Ténérife sera plutôt tranquille afin de reposer un peu les jambes après une longue randonnée la veille dans le massif d’Anaga et en prévision de l’ascension du Pic du Teide que je ferais sur les deux jours suivants. Je décide de retourner en bordure du Parc National du Teide, en m’arrêtant cette fois à Vilaflor, la porte d’entrée Sud du parc, en plein cœur du Parc Naturel de la Corona Forestal, pour y découvrir une des merveilles géologiques l’île ; le paysage lunaire de Vilaflor.
Il ne me faut pas moins d’1h30 pour rejoindre Vilaflor de Chasna depuis Valle de Guerra où se situe mon logement, en empruntant l’autoroute qui longe le Sud de l’île. Puis, après avoir quitté l’autoroute, il faut suivre la direction du Parc National du Teide qui grimpe à travers la montagne. D’abord aride, offrant ainsi une belle vue sur la côte, la route serpente ensuite à travers la pinède. C’est là que se niche le petit village de Vilaflor de Chasna. Avec son emplacement privilégié, aux portes du parc national Las Cañadas del Teide, ce joli village rural offre un bon point de chute aux randonneurs.
C’est le point de départ de nombreuses randonnées, dont la plus connue est celle du Paisaje Lunar. Mais, avant de commencer, prenez le temps de flâner dans les ruelles pavées du vieux village pour y découvrir l’église de San Pedro Apóstol datant du 17e siècle ; le sanctuaire du Santo Hermano Pedro, un centre de pèlerinage en l’honneur du 1er saint canarien né en 1626 à Vilaflor, l’évangélisateur du Guatemala Santo Hermano Pedro ; ou encore la maison de la famille Soler, les fondateurs de la commune, un exemple d’architecture canarienne du 17e siècle.
La randonnée du Paisaje Lunar est une boucle de 14 km, au départ de Vilaflor et conduisant au pied de la montaña Bermeja où se situe le plus grand nombre de formations rocheuses en pierre ponce, ces minarets d’un blanc éclatant, provenant de l’érosion des roches volcaniques, tout en contraste avec la pinède environnante. Malgré ses 680 mètres de dénivelé positif, cette randonnée n’est pas difficile, elle me parait même longue car, même si la pinède est jolie, il n’y a quasiment qu’un seul point d’intérêt lors de cette randonnée avec un paysage assez répétitif, alors que je m’attendais à ce qu’elle soit ponctuée de plusieurs arrêts.
La randonnée commence donc au centre de Vilaflor (il y a la possibilité de la raccourcir de 2h en supprimant la portion entre Vilaflor et la Pista Madre del Agua), en suivant le balisage blanc rouge jaune du GR131 et du PR TF12. Le début de la randonnée se fait sur un large chemin pavé entouré de murets qui grimpe progressivement jusqu’à la Casa Galinda, une grande ferme de champs en terrasses. Il y a pas mal de marcheurs et de familles, cette randonnée étant accessible au plus grand nombre et beaucoup allant simplement se promener dans la forêt.
Après avoir traversé la Pista Madre del Agua, le chemin grimpe sous la pinède, avec ces pins typiques des Canaries. En ligne de mire se détache la caldeira volcanique du Teide, où je crois apercevoir le sommet du Mont Guajara, que j’ai gravi il y a deux jours… Puis, après avoir dépassé les ruines d’une ferme sur la gauche, la Casa Marrubial, le chemin traverse le premier paysage lunaire . Les couleurs ocres, jaunes et blanches des concrétions rocheuses sont éclatantes et éblouissent sous le soleil de midi. Plusieurs photographes sont postés aux alentours pour réaliser le cadrage parfait…
Après une courte pause repas à l’ombre des pins, je reprends la chemin en passant par un petit replat dégagé. Le sentier serpente au milieu d’une ancienne coulée de lave, les roches brunes ou rousses contrastes avec les pins verdoyants. Derrière, les pentes rouges et noires d’une montagne se détachent. Quelques minutes plus tard, j’atteins le point culminant de la randonnée, au pied de la montaña Bermeja, située à 1883 mètres d’altitude. C’est aussi ici que des bifurcations permettent de prolonger la randonnée plus loin, vers la vallée de Ucanca.
Au pied de la montagne, dans le ravin en contrebas, se trouvent les formations rocheuses du Paisaje Lunar. Le chemin longe le ravin, en hauteur, offrant plusieurs points de vue sur Los Escurriales. Mais, je reste sur ma faim en voyant qu’il s’éloigne ensuite vers le Sud, repartant vers Vilaflor.
Il est possible de sortir du sentier balisé pour descendre dans le ravin et approcher un peu plus les formations rocheuses (en prenant soin de ne pas grimper dessus, ou pire de ne pas les graver comme certains se sont déjà amusés à le faire !). Le sentier est bien escarpé et peu marqué mais il n’y a qu’une centaine de mètre de dénivelé. Je conseille fortement ce détour car il permet de se rendre compte de la hauteur de ces cheminées rocheuses. On découvre plusieurs endroits où se concentrent ces formations coniques. L’érosion a pendant des milliers d’années façonné ces cônes, faits de cendres volcaniques allant du blanc au beige orangé. Un spectacle étonnant dans un lieu naturel où la végétation a repris ses droits.
Le chemin se poursuit sur le versant Sud de la montaña Colorada, en suivant le balisage jaune et blanc du PR TF72. Les roches noires volcaniques bordent toujours le chemin tandis que le randonneur est protégé à l’ombre des pins. On débouche sur la Pista Madre del Agua et le retour se fait par le même chemin que l’aller.
Il est temps pour moi de rentrer. La route descendant vers la côte depuis Vilaflor de Chasna offre de superbes panoramas en cette fin de journée.
Voici un petit aperçu de la route TF-563 descendant vers la côte, en fin de journée.